22 Mai - 2025 | par Mathieu Laberge

Water-polo

Deux décennies plus tard, Axelle Crevier n’est plus une poloïste

Nouvelle

Water-Polo Canada

Montréal, 22 mai 2025 (Sportcom) – Elle a fait ses débuts au water-polo à 5 ans et c’est à l’âge de 27 ans qu’elle a tiré un trait sur sa carrière d’athlète. Depuis l’automne dernier, Axelle Crevier n’est plus membre de l’équipe canadienne féminine, mais plutôt une étudiante au Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en travail social à l’Université de Montréal.

La fin d’un cycle olympique amène toujours son lot d’athlètes qui s’arrêtent de façon définitive ou temporaire. Pour la Montréalaise qui a passé dix ans dans l’équipe nationale senior, cette retraite était déjà annoncée à l’hiver 2024.

De retour à l’école après une pause de deux années consacrées à sa préparation pour ses seconds Jeux olympiques, Crevier n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour constater à quel point son sport était difficile.

« J’ai arrêté de jouer pendant cinq ou six mois et je suis retournée à la piscine pour le fun, juste pour me tremper l’orteil. Ce n’est pas accessible comme sport. C’est vraiment tough ! » lance en riant celle qui poursuivra ses études à la maîtrise en travail social l’automne prochain.

Le water-polo est un sport difficile et aussi un sport niché. Pourtant, le Canada était une des meilleures nations à l’arrivée des femmes au programme olympique à Sydney en 2000. L’an dernier, c’est par la petite porte arrière qu’il s’est qualifié pour les Jeux de Paris lorsqu’il a profité du désistement de dernière minute de l’équipe sud-africaine.

Et l’été prochain, la formation nationale féminine ne sera pas des Championnats du monde des sports aquatiques de Singapour pour la première fois depuis 1986, première édition où le tournoi féminin a été disputé aux mondiaux (voir autre texte LIEN).

« Oui, le Canada était vraiment fort avant, mais il y avait aussi moins d’équipes qui étaient fortes. Les autres pays ont continué à monter leur programme et ils ont émergé, ce qui n’était pas le cas dans le temps de ma mère (ndlr : Marie-Claude Deslières, membre de l’équipe olympique en 2000). Le Canada n’a pas pu juste garder ce rythme-là. »

Une dure dernière sortie

L’adversité a donc fait partie du quotidien d’Axelle Crevier et de l’ensemble de l’équipe. C’est sous cet angle que l’ancienne joueuse évalue son parcours sportif, même si la fin a été difficile. Au tournoi olympique de Paris, elle et ses coéquipières ont décroché le huitième rang en signant une seule victoire en sept matchs.

« On savait que nous n’étions pas en concurrence pour la ronde des médailles, alors nous sommes allées là pour donner un bon challenge à tout le monde et faire du mieux qu’on pouvait. »

La défaite de 18-8 en quarts de finale contre les Espagnoles, éventuelles médaillées d’or, a laissé des traces pour les deux matchs de classement suivants a convenu l’ancienne joueuse, qui ajoute que son équipe a conclu le tournoi parisien à bout de souffle et que malgré tous les efforts investis dans la préparation, ce n’était « clairement pas une recette gagnante. »

Côté bilan de santé, la carrière de la jeune femme a été marquée par deux commotions cérébrales et une déchirure au labrum de l’épaule gauche. C’est plutôt du côté mental que la nouvelle étape de son parcours de vie marque un « grand changement », comme elle l’indique.

« J’ai commencé à 5 ans et je n’ai pas eu une autre connaissance de la vie que par la piscine. C’est une grosse adaptation, mais j’avais envie de la faire. Tout est différent […] C’est drôle de prendre sa retraite à 28 ans », constate-t-elle en riant.

Axelle Crevier mentionne avoir un regret de ne pas laisser le programme féminin en meilleure santé. Du même souffle, elle ajoute que dans les circonstances, des éléments positifs en sont tout de même ressortis.

« Je me rends compte, maintenant, à quel point c’était complexe la dynamique sociale d’une équipe et je pense que nous avons vraiment créé du beau avec tout ça. Je suis contente des relations que j’ai créées et de la façon dont nous les avons faites », poursuit celle qui a joué quatre ans dans des ligues professionnelles en Italie et en Espagne.

Depuis la décentralisation du programme en 2025, les poloïstes canadiennes ont fait des pieds et des mains pour garder la tête hors de l’eau et maintenir une qualité d’entraînement sans avoir les moyens de leurs ambitions.

« Il y a quand même quelque chose de louable à l’effort et à être dédiée, surtout dans ce groupe-là, qui était très professionnel. »

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