3 Sep - 2024 | par Luc Turgeon

Boccia - Jeux paralympiques

Une confiance profitable d’entrée de jeu

Nouvelle

Photo: La Presse Canadienne/Comité paralympique canadien, Michael P. Hall

Paris, 3 septembre 2024 (Sportcom) – Les joueurs de boccia Iulian Ciobanu et Alison Levine forment une des équipes les plus expérimentées du double BC4 aux Jeux paralympiques de Paris. Expérience rime avec confiance, comme l’ont brillamment démontré leurs deux victoires signées mardi en phase de groupe.

Leur premier match s’est avéré l’exemple parfait pour illustrer cette force de caractère. Tirant de l’arrière 5-0 après deux manches, Levine et Ciobanu ont gardé leur calme. En fait, ils se sont dirigés vers un gain de 8-5 contre Lin Ximei et Zheng Yuansen, membres de l’équipe chinoise qu’ils affrontaient pour la première fois en double.

« La victoire est encore meilleure de cette façon, plus gratifiante. Remonter d’un déficit de 5-0, ce n’est pas commun et ce n’est pas facile à faire. »

– Alison Levine

Les représentants de la Chine ont inscrit quatre points au début de la partie, puis en ont ajouté un à la manche suivante. Les choses commençaient déjà à se replacer lorsque Ciobanu a réussi un lob qui a permis au Canada de réduire l’écart à 5-3.

« Les deux premières manches ont été trop faciles pour eux et ils se sont peut-être un peu trop détendus, a mentionné Iulian Ciobanu. Zheng a fait deux erreurs stratégiques. Ils nous ont laissé finir la manche et on en a profité. »

Les Canadiens, classés deuxièmes au monde, n’ont jamais douté de leur capacité à revenir dans cette rencontre. Cette séquence est tout de même venue leur donner encore plus de confiance. Et quand leurs opposants ont choisi de jouer toutes leurs balles alors qu’il leur en restait encore quatre à lancer, Levine et Ciobanu se doutaient bien qu’ils allaient avoir le dernier mot.

La suite leur a donné raison, puisqu’ils ont facilement ajouté cinq points au tableau indicateur.

« Tu laisses quatre balles au Canada pour finir la manche, tu ne peux pas t’attendre à ce qu’on finisse avec 2 points. Ils auraient dû y penser », a souligné Ciobanu.

« Quand nos adversaires font des erreurs, ça leur coûte cher ! C’est une de nos spécialités », a quant à elle rappelé Alison Levine avec sérénité.

Selon leur entraîneur César Nicolaï, beaucoup de travail a été fait depuis 2019 pour en venir à une telle assurance chez les médaillés d’or des Jeux parapanaméricains de Santiago.

« Ça nous a pris cinq années et plusieurs bons résultats pour bâtir cette confiance. Maintenant, ils sont très solides. On a pris le contrôle, ça nous a donné du momentum et ça envoie un message clair : tu ne peux pas te permettre de rater une manche contre le Canada », a-t-il lancé en zone mixte.

« On parle de deux personnalités très différentes, qui viennent de deux environnements très différents aussi, a poursuivi Nicolaï. Au début, ç’a été tout un travail de comprendre son coéquipier et de construire une bonne chimie. Là, on voit qu’ils se soutiennent. La confiance est présente et ça paraît sur le terrain. »

Si Alison possède un style plus conservateur et axé sur la défense, Iulian est davantage porté à prendre des risques à l’offensive. Toujours selon l’entraîneur, leur vision et leur style de jeu se complètent bien, ce qui offre plus d’options quand vient le temps d’établir une stratégie.

C’est avec le même état d’esprit que la formation canadienne s’est mesurée aux Croates en fin de journée. Cette fois, ils ont pris les devants 3-0 en première manche et ont conservé leur avance jusqu’à la fin.

Davor Komar et Anamaria Arambasic ont choisi de jouer en fond de terrain pour entamer la dernière manche. Ils avaient besoin de quatre points afin de créer l’égalité, mais le jeu défensif du Canada les a limités à deux seulement. Les joueurs de l’unifolié l’ont finalement emporté 6-4.

Revenir en force

Les catégories individuelles ont longtemps été mixtes en boccia. Les Jeux paralympiques actuels ont été les premiers avec des tournois distincts pour les hommes et les femmes. Ce changement a aussi aidé à développer une meilleure relation en double au cours des dernières années. Plus besoin de passer d’adversaire à coéquipier en l’espace de quelques heures.

Levine et Ciobanu ont aussi appris à tourner la page après les parcours individuels et à se consacrer pleinement à l’équipe. À la Coupe du monde de Montréal qui a eu lieu en mai dernier, les deux Canadiens ont connu des difficultés en simple avant de décrocher l’argent en double.

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Ils espèrent également rebondir à Paris après des performances en deçà de leurs attentes à l’individuel.

« J’ai terminé la compétition avec un goût amer », a raconté Iulian Ciobanu, stoppé à la phase de groupe à Paris malgré une fiche de deux victoires et un revers.

« En double, on a vraiment du plaisir à jouer. On commence avec un peu de pression parce qu’on a le désir de bien faire, mais on retrouve vite notre confiance et notre chimie. »

« Moi, quand je tire de l’arrière, mon premier réflexe est souvent de baisser les bras quelques secondes, mais grâce à mon expérience, à un bon entraîneur et à un bon coéquipier à mes côtés, je me rappelle qu’il reste encore des manches à jouer », a ajouté Alison Levine, en référence à la remontée contre la Chine.

Les deux victoires obtenues mardi placent le duo canadien au sommet du groupe B. Il affrontera celui de l’Ukraine en quarts de finale, mercredi.

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