2 Nov - 2023 | par Luc Turgeon

Sports équestres - Jeux panaméricains

Gérer la pression pour deux : le défi d’une cavalière

Nouvelle

Photo: Miguel Campos/Santiago 2023 vía Photosport

Santiago, 2 novembre 2023 (Sportcom) – Si gérer la nervosité en vue d’une compétition importante peut être difficile en tant qu’athlète, limiter celle de son cheval représente un défi supplémentaire pour des cavalières comme Camille Carier Bergeron. Après tout, « elle ne peut pas vraiment lui expliquer qu’il s’en va faire les Jeux panaméricains », lorsqu’il prend la route vers le Chili.

La Québécoise en était à ses premiers Grands Jeux et elle en a profité pour aider l’équipe canadienne de dressage à se qualifier aux Jeux olympiques de Paris. Le tout en compagnie de Naïma Moreira Laliberté, Mathilde Blais Tétreault et de sa meilleure amie Béatrice Boucher.

L’enjeu était grand et la pression, particulièrement élevée. L’important, c’était que ça ne se reflète pas dans son comportement.

« On doit être stables dans nos émotions et garder la tête froide. Si nous on stresse, on influence notre cheval aussi », souligne Camille Carier Bergeron d’entrée de jeu.

C’est surtout durant le transport de son cheval nommé Sound of Silence 4 qu’elle s’est dite préoccupée.

Les montures ont quitté le Québec le 3 octobre dernier. Après 36 heures de route et beaucoup d’attente, elles sont arrivées en Floride pour une semaine d’entraînement en préparation des Jeux panaméricains. Un vol d’environ 13 heures a suivi jusqu’à Santiago, puis un dernier transport en remorque afin de se rendre à la ville de Quillota, où avaient lieu les épreuves des sports équestres, à environ 2 heures de la capitale.

« Ce n’est pas juste nous qui prenons l’avion avec notre sac et notre équipement. On a un autre être vivant qui ressent le stress et la fatigue en voyageant, rappelle Carier Bergeron. Il faut être autant capable de gérer eux que nous dans tout ça. »

Il est donc primordial de montrer l’exemple et de garder son sang-froid dans ce contexte. Un défi qui gagne en importance pour la majorité des athlètes.

« L’aspect le plus stressant est de confier ce qui t’est le plus précieux à un inconnu, reprend Camille Carier Bergeron. Ç’a été le plus gros défi de cet événement. Tu croises tes doigts et tes orteils qu’il n’y aura pas un incident et que tout va être correct. C’est toujours un stress, mais on savait que les chevaux étaient entre bonnes mains, avec des professionnels. »

« C’est quasiment comme laisser aller notre enfant tout seul ! » partage quant à elle Béatrice Boucher, au sujet de son cheval Summerwood’s Limei.

« J’avais confiance que tout allait bien aller. C’étaient des professionnels qui étaient responsables du transport et ils en ont vu plusieurs ! »

À lire : Colleen Loach et ses coéquipiers gagnent l’or et qualifient une équipe canadienne pour Paris

En équipe

Seule Naïma Moreira Laliberté avait déjà vécu des Jeux panaméricains par le passé, soit ceux de Lima, en 2019. Carier Bergeron, Blais Tétreault et Boucher en étaient toutes à une première expérience.

La « baby team », les a-t-on surnommées.

Expérimentées ou non, elles sont parvenues à monter sur la troisième marche du podium et à assurer une présence canadienne dans leur discipline à Paris.

« De qualifier le pays avec mes coéquipières que je connais depuis très longtemps, c’est vraiment une fierté ! Ce sont toutes des personnes avec lesquelles je compétitionnais plus jeune. On se suit depuis qu’on a 12 ou 13 ans, alors c’est vraiment spécial », ajoute Carier Bergeron.

Être aussi bien entourée a facilité la tâche de surmonter la nervosité au Chili et, du même coup, de ne pas stresser les animaux, dont certains ont moins l’habitude des voyages.

« On se retrouvait dans un environnement familier pour ces épreuves, il fallait juste faire comme d’habitude. Toute l’équipe était du Québec et on avait l’impression d’être à la maison, même si c’était si loin et si gros », raconte Béatrice Boucher.

« On s’emmenait avec une grosse tâche et beaucoup de pression sur les épaules, mais je me suis surprise à être très calme ! J’étais moins stressée aux Jeux qu’à la qualification des Jeux ! J’ai la jument la plus stable et je lui fais tellement confiance, je sais qu’elle ne me laissera pas tomber. »

Maintenant que le Canada est assuré d’être de l’épreuve de dressage à Paris, les athlètes se préparent sur leur propre bride au sein de cette équipe. Les compétitions comptabilisées au processus de qualification débuteront le 1er janvier. Béatrice Boucher ne souhaite pas précipiter les choses pour Summerwood’s Limei, qui a surtout pris part à de plus petits événements jusqu’à maintenant.

Camille Carier Bergeron, elle, espérera un autre grand périple l’été prochain, pour elle, comme pour Sound of Silence 4.

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