23 Fév - 2023 | par Mathieu Fontaine

Ski acrobatique (sauts) – Championnats du monde

Le podium échappe à Marion Thénault

Nouvelle

Une sauteuse canadienne en plein vol.

Buchholz / FISfreestyle

Montréal 23 février 2023 (Sportcom) – Il y avait déjà quelques heures que ses Championnats du monde étaient terminés, mais la douleur était toujours aussi vive pour Marion Thénault, quatrième du jour au concours féminin des sauts présenté jeudi, à Bakouriani, en Géorgie.

Après deux reports en autant de jours en raison des conditions météorologiques, la Québécoise était prête à en mettre plein la vue aux deuxièmes mondiaux de sa carrière. Elle n’a pas manqué de démontrer ses intentions dès la première finale, où elle a dominé la séance avec 93,06 points.

La Sherbrookoise était donc la toute dernière compétitrice à s’élancer dans la super finale, avec rien de moins que le titre mondial à l’enjeu. Pour l’occasion, elle avait choisi d’y aller d’un full-double-full, le même saut l’ayant menée sur le podium à maintes reprises en Coupe du monde au cours de la dernière année.

Sauf que cette fois, l’issue s’est avérée bien différente.

Une erreur au départ de son saut, mêlée à de la nervosité, faut-il le mentionner, est venue créer le chaos dans sa technique. Elle n’a pu exécuter à la hauteur de ses attentes, voyant du même coup le podium lui filer entre les doigts.

« Il y avait beaucoup, beaucoup de pression et j’en ai donné un peu trop. J’ai mis trop de rotation au décollage et je n’ai pas été capable de ralentir dans les airs. Ç’a donné ce que ç’a donné », a expliqué Thénault avec amertume en entrevue téléphonique avec Sportcom.

Ses 77,19 points lui ont finalement procuré le quatrième échelon et elle a vu la Chinoise Fanyu Kong (85,30) être décorée d’or. L’Australienne Danielle Scott (83,84) et l’Ukrainienne Anastasiya Novosad (82,84) ont respectivement fini deuxième et troisième.

« Je suis déçue, parce que je savais que je pouvais gagner les mondiaux et j’avais les sauts pour le faire, a poursuivi l’athlète de 22 ans. J’étais dans ma zone tout au long des entraînements, des qualifications et de la première finale, mais je n’ai pas été capable de finir ça en beauté. »

« Je ne me suis pas encore pardonnée. Je sais qu’avec un pas de recul, ma saison va super bien, mais c’est aussi pour ça que ça fait aussi mal aujourd’hui. »

– Marion Thénault

Également en action jeudi, ses coéquipiers Émile Nadeau et Alexandre Duchaine ont vu leur parcours s’arrêter au terme de la première finale. Les deux compatriotes ont alors éprouvé des difficultés et ils ont bouclé aux 10e et 11e échelons, dans l’ordre. De son côté, Miha Fontaine n’a pu franchir les qualifications et il pointe en 17e place du classement général, dominé par le Suisse Noe Roth.

Ce dernier a mis la main sur le titre de champion du monde grâce à ses 118,59 points en super finale. Il a été accompagné sur le podium de l’Américain Quinn Dehlinger (114,48) et du Chinois Longxiao Yang (110,18).

Seule autre sauteuse québécoise présente à ces Championnats du monde, Flavie Aumond a subi une commotion cérébrale à l’entraînement. Elle a ainsi dû faire l’impasse sur la compétition et, selon l’entraîneur Jeff Bean, elle pourra recommencer progressivement ses activités sportives au cours des prochaines semaines.

Objectif : globe de cristal

Après ce court passage en Géorgie, marqué par les performances individuelles de jeudi et d’une cinquième place au concours mixte par équipe dimanche, les membres de la formation nationale de sauts prendront la direction de l’Italie pour quelques jours de repos complet.

Puis, ils iront en Suisse afin de se préparer en vue des deux derniers arrêts inscrits au calendrier de la Coupe du monde. Ils seront d’abord à l’Engadine le 5 mars, avant de conclure la saison à Almaty, deux semaines plus tard.

Au plus fort de la lutte pour l’obtention du globe de cristal de la discipline, Marion Thénault se promet de tout faire pour retrouver le podium le plus rapidement possible. Et, aux dires de la principale intéressée, la manière la plus efficace de rebondir ne passera pas nécessairement par des changements.

Bien au contraire, elle optera pour le statu quo au haut de la piste.

« Je ne veux pas me casser la tête et changer quelque chose, parce que j’ai une formule gagnante et, aujourd’hui, c’est simplement un contre-exemple », a analysé celle qui occupe le second rang du classement cumulatif féminin des sauts avec 275 points, soit 7 de moins que la meneuse Danielle Scott.

« Depuis le début de la saison, je suis dans un bon état d’esprit, je laisse absolument tout sur la piste et c’est quelque chose dont je suis fière. C’est ce qui m’a permis de faire trois podiums jusqu’à maintenant et je vais tout faire en mon pouvoir pour aller chercher le globe. Aujourd’hui, c’est crève-cœur et ça me fait de la peine, mais je peux utiliser ça pour me donner un coup de pied aux fesses », a-t-elle lancé en conclusion, retrouvant par le fait même son sens de l’humour habituel.

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