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Félix-Antoine Lapointe
Rio de Janeiro, 16 septembre 2016 (Sportcom) – À 29 ans, il entame une sixième saison à titre d’entraîneur-chef de l’équipe d’athlétisme du Rouge et Or de l’Université Laval. Félix-Antoine Lapointe est toutefois très loin de Québec ces jours-ci. Il fait plutôt partie de l’équipe d’entraîneurs de para-athlétisme qui accompagne les Canadiens aux Jeux paralympiques de Rio.
L’entraîneur du coureur victoriavillois Guillaume Ouellet, quatrième au 5000 m chez les T12-T13 jeudi, en est même à son deuxième séjour au Brésil cet été. Plus tôt en août, Félix-Antoine Lapointe a accompagné sur la ligne de départ un autre de ses protégés, Charles Philibert-Thiboutot, demi-finaliste du 1500 mètres aux Jeux olympiques.
« Nous avons beau nous préparer pendant plusieurs années à avoir un objectif majeur dans de grands Jeux, mais sans l’avoir vécu sur place, on ne peut pas saisir toute l’intensité de ce moment. D’avoir été avec Charles et Guillaume à la piste d’échauffement jusqu’au moment où ils entrent dans la chambre d’appel, c’est un moment spécial. Je suis content de l’avoir vécu avec eux. Nous avons travaillé fort, nous avons mis les efforts, c’est là que ça compte, c’est là le moment-clé », explique l’entraîneur.
Tout comme ses athlètes, Félix-Antoine Lapointe a beaucoup appris en côtoyant les plus grands de ce monde. « C’est toute une expérience de vie d’être ici. Échanger avec les autres entraîneurs canadiens et ceux d’autres pays, observer ce qu’ils font à l’entraînement, c’est très intéressant. Ça va me permettre de cheminer comme coach, pas seulement pour mieux encadre Charles et Guillaume, mais tout le programme du Rouge et Or », indique-t-il.
Sa mission première à Rio était tout de même de soutenir le mieux possible ses poulains. « Je veux qu’ils sentent que je suis impliqué dans le processus. Je crois que ça les aide et pour moi, ça me permet de vivre des moments intenses et incroyables. »
Des succès rapides
Félix-Antoine Lapointe a fait ses débuts à titre d’entraîneur il y a une dizaine d’années à l’école secondaire Roger-Comtois, à Québec, où il a notamment eu sous son aile son frère Jean-Samuel. Il en fait rapidement une vocation qui le mènera à l’Université Laval, dans un rôle d’adjoint, puis d’entraîneur-chef.
« Mon frère a terminé son parcours universitaire l’an dernier. Je l’ai donc accompagné jusqu’au bout. C’est aussi la fin pour une première génération d’athlètes qui ont fait leurs débuts à Roger-Comtois et qui sont ensuite passés par le Rouge et Or. »
Ce cycle a permis à Lapointe de progresser grandement comme entraîneur. « Ça m’a permis de beaucoup apprendre. C’est plaisant et motivant de voir tes athlètes progresser et ça te fait progresser aussi comme coach. »
Quand il s’est fait donner les rênes du Rouge et Or à 24 ans, il savait que ses patrons prenaient un risque, mais avaient confiance en lui. Il ne voulait pas les décevoir. « J’ai été à la bonne place au bon moment. J’avais eu du succès avec des athlètes juvéniles et juniors lorsqu’ils étaient au secondaire ou au cégep et ils sont venus étudier à l’Université Laval. Ils ont contribué à développer un programme qui s’est beaucoup amélioré dans les dernières années. »
C’est de cette façon qu’il s’est associé avec Charles Philibert-Thiboutot, d’abord membre du club civil du Rouge et Or. Ce dernier est passé sous son aile lors de son entrée à l’Université, ce qui concorde aussi avec les débuts de Lapointe dans l’organisation lavalloise. « Nous avons commencé à travailler ensemble et après un moment d’adaptation, il a beaucoup progressé. Rapidement il a eu de bons résultats, des médailles sur la scène nationale, puis l’ascension qu’on lui connaît maintenant. »
Pour ce qui est de Guillaume Ouellet, les deux hommes étaient amis au secondaire. Lorsqu’il s’est mis au para-athlétisme, il a contacté Lapointe pour qu’il devienne son entraîneur. « Nous nous étions perdus de vue, mais maintenant, ça fait trois ans que j’ai la chance de l’encadrer. Nous nous parlons pratiquement quotidiennement. C’est une belle expérience de travailler avec lui. »
Les semaines sont donc très chargées pour celui qui combine les postes d’entraîneur personnel et d’entraîneur-chef du Rouge et Or. « Des fois, c’est un casse-tête au niveau des horaires pour être avec eux et en même temps de bien suivre l’équipe universitaire. J’ai une bonne équipe d’entraîneurs adjoints qui m’aide quand je suis à l’extérieur. »
« C’est important pour moi, je ne veux pas faire les choses à moitié. Je veux bien le faire et je veux être avec eux pour leur permettre de se dépasser et de progresser jusqu’aux plus hauts niveaux. »
Ses occasions de travailler au sein de l’équipe nationale lors de grands championnats ne peuvent avoir qu’un impact positif sur son travail pour le Rouge et Or. « Ça me permet d’acquérir de l’expérience super utile et qui m’aide pour tous les athlètes que j’encadre. C’est un bagage qui me permet d’être meilleur comme coach et qui sert bien l’équipe universitaire. »
Toujours le plus jeune
Celui qui n’a pas encore la trentaine a déjà réalisé beaucoup à titre d’entraîneur. Félix-Antoine Lapointe n’est pas dépassé par les événements pour autant. « C’est beaucoup de pression, mais lorsque j’ai fait ce choix de carrière, j’avais des objectifs ambitieux. J’ai la chance d’avoir travaillé tôt dans ma carrière avec des athlètes talentueux et qui veulent tous se dépasser. Ça m’a beaucoup aidé. »
Inspiré par ses athlètes, il veut leur donner le plus d’outils possible pour les voir s’améliorer. « Je veux aller chercher toutes les connaissances possibles. C’est plaisant d’avoir eu ce succès, mais il faut continuer de mettre la barre encore plus haute pour que les athlètes continuent de se dépasser. »
L’entraîneur convient que plus il y a d’exemples, plus il y en aura pour le futur. « C’est bon d’avoir des athlètes québécois, entraînés par des Québécois en sol québécois. Il faut mettre en place chez nous des structures et un niveau d’encadrement qui permet aux athlètes d’atteindre les plus hauts niveaux. Si je peux y contribuer, tant mieux ! »
Et Félix-Antoine Lapointe l’assure. Charles Philibert-Thiboutot et Guillaume Ouellet continueront d’impressionner. Mais pas seulement eux ! « Il y a de bons jeunes dans le programme qui ont le potentiel d’atteindre la scène internationale d’ici quelques années. C’est motivant ! »
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