24 Nov - 2022 | par Luc Turgeon

Trampoline

Nouveau format, nouveaux défis

Nouvelle

Photo: Gymnastique Canada

Montréal, 24 novembre 2022 (Sportcom) – En entamant ce cycle olympique, les trampolinistes ont dû apprivoiser un nouveau système de pointage aux compétitions internationales. L’abolition de la routine imposée a laissé place à un deuxième programme libre en ronde préliminaire, donnant de la flexibilité aux athlètes qui doivent maintenant faire preuve de stratégie.

Avant, chaque participant devait livrer une routine imposée avec des mouvements plus simples, puis une autre à sa discrétion, selon ses capacités. Le cumulatif des deux pointages déterminait ensuite des athlètes à passer à la manche suivante.

Comme elle l’avait laissé entendre, la Fédération internationale de gymnastique (FIG) a changé la donne au terme des Jeux olympiques de Tokyo. Deux routines libres sont maintenant effectuées et la meilleure des deux est retenue au classement.

Ce format ouvre ainsi la porte à plusieurs scénarios durant la compétition. Il est maintenant possible de se limiter à un seul passage au trampoline, si le premier a été réussi, afin de conserver ses forces pour la finale. On peut aussi miser plus gros à la deuxième tentative et prendre davantage des risques en sachant que la qualification est presque assurée.

« On ne savait pas si on aimait ça, au début », avait partagé l’entraîneure Karina Kosko à Sportcom, en juin, après les premières Coupes du monde du calendrier.

Les déplacements sur le trampoline, la hauteur, la technique et le niveau de difficulté demeurent les éléments jugés, mais l’aspect stratégique a nécessité de l’adaptation. Les athlètes doivent dorénavant choisir ce qu’ils vont présenter selon le contexte de la compétition, à savoir s’ils ont besoin de plus de points pour se qualifier ou s’ils ont droit à une certaine marge de manœuvre. Toute cette réflexion était inutile par le passé.

« À la première Coupe du monde, on se demandait ce qu’on faisait. C’était particulier, ça demandait beaucoup d’adaptation ! On a compris le fonctionnement et on peut arriver avec plusieurs cartes en main », avait ajouté Karina Kosko, qui entraîne depuis 1992.

Tirer profit

La semaine dernière, aux Championnats du monde disputés à Sofia, Jérémy Chartier a profité de la situation. Fort d’une bonne performance à son premier essai, il a monté la barre à son deuxième et a réussi à améliorer son pointage.

Le Montréalais estime avoir bénéficié de ce nouveau fonctionnement cette année.

« Étant l’athlète que je suis et ce que je peux faire au trampoline, ç’a été, et de loin, à mon gigantesque avantage », a-t-il confié.

Chartier se démarque par ses manœuvres et la hauteur de ses sauts. Ne plus avoir à se soucier d’une routine obligatoire pour tous les compétiteurs l’a grandement aidé.

« Le simple fait d’avoir droit à une deuxième chance aux préliminaires, ça change tout pour moi. Je peux montrer de plus grosses routines avec des mouvements plus avancés. C’est peut-être pour ça que j’ai eu ma meilleure saison », a ajouté celui qui s’est classé cinquième aux mondiaux.

Deux programmes libres lui demandent toutefois plus de concentration. Si la première ne se déroule pas comme prévu, la pression monte très rapidement.

« Ça peut aller dans les deux sens. Il faut rester concentré sur une seule tâche et il y a une plus grande préparation mentale qui se fait », a avancé Chartier.

L’adaptation a quant à elle été plus longue pour sa compatriote Sarah Milette.

« Toute ma vie, j’ai dû faire deux routines différentes, dont une imposée. Je pense que ça m’a pris toute la saison pour m’adapter, comprendre les stratégies et savoir quelle présenter à quel moment », a-t-elle dit.

Somme toute, celle qui a fini dixième aux Championnats du monde affirme qu’il s’agit d’une avenue intéressante pour le trampoline. Sophiane Méthot et Rémi Aubin en viennent à la même conclusion.

« C’est une bonne chose et ç’a super bien été. Ça ajoute une certaine fébrilité de plus, ce qui est vraiment bien pour notre sport », a mentionné Méthot.

« Dès le début, je trouvais que c’était une bonne chose, a renchéri Aubin. En prenant compte d’une seule routine, on voit plus souvent les meilleurs athlètes en finale, pas seulement ceux qui en ont complété deux. On peut maintenant en faire juste une, mais faire en sorte qu’elle va sortir du lot. »

Bref, les avantages semblent avoir le dessus après une saison. Comme l’a souligné Karina Kosko, ce n’est pas le premier ni le dernier changement apporté à ce sport en constante évolution.

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