2 Sep - 2021 | par Luc Turgeon

Paracyclisme sur route – Jeux paralympiques

Une autre tuile s’abat sur Marie-Ève Croteau

Nouvelle

Photo: JB Benavent / Comité paralympique canadien

Montréal, 2 septembre 2021 (Sportcom) – Marie-Ève Croteau (T2) avait placé tous ses pions afin de monter sur un podium aux Jeux paralympiques de Tokyo. Munie d’un nouveau tricycle mieux adapté, d’une préparation optimale et d’une volonté de fer, la paracycliste a vu son objectif lui échapper à la course sur route des T1-T2 lorsqu’une chute l’a contrainte à l’abandon.

Une vive déception pour la Québécoise qui a connu un bon départ jeudi et qui bataillait avec les meneuses. Elle souhaitait reprendre la course après l’incident, mais un bris mécanique a stoppé son élan et est venu mettre fin à sa journée.

« Sur le coup, quand je suis rentrée, j’avais juste envie de prendre mon casque et de le lancer au bout de mes bras ! » a confié Marie-Ève Croteau à Sportcom. « Ça allait bien et j’étais loin d’être à pleine vitesse (au moment de la chute). Je ne m’attendais pas à ça, j’ai été hyper surprise. Je ne sais pas ce qui s’est passé. »

Les 10 participantes se sont élancées sous une pluie battante et rapidement, cinq compétitrices ont formé le groupe de tête. Croteau occupait alors le quatrième rang.

Championne de l’épreuve contre-la-montre présentée mardi, l’Allemande Jana Majunke a imposé un rythme effréné aux avant-postes. Croteau a été légèrement distancée par le top-3, mais a tout fait pour s’accrocher et est parvenue à le rattraper.

La chaussée glissante a cependant eu raison de l’athlète de Québec. Elle a été victime d’une lourde chute dans un virage après 12 minutes de course. L’Australienne Carol Cooke, médaillée d’argent au contre-la-montre, a elle aussi perdu le contrôle de son engin sur la séquence et a finalement abandonné.

« Ce qui est frustrant, c’est que j’étais en pleine forme et que ça allait super bien. Ce n’était pas un parcours facile ni une belle météo, mais pour le peu que j’ai roulé, j’étais contente et je me sentais bien », a mentionné Croteau, qui a tout tenté pour revenir en piste malgré des douleurs à une hanche et à un coude.

Pendant ce temps, Jana Majunke est demeurée en tête et a accentué son avance. Sa plus proche poursuivante, sa compatriote Angelika Dreock Kaeser, accusait un retard de plus d’une minute à la mi-parcours.

Majunke a augmenté la cadence et a filé aisément vers sa deuxième médaille d’or décrochée à Tokyo. Elle a conclu avec un temps de 1 h 58 s. Angelika Dreock Kaeser a franchi la ligne d’arrivée 2 min 42 s plus tard, tandis que l’Américaine Jill Walsh a complété le podium, à 4 min 50 s de la grande gagnante.

L’Ontarienne Shelley Gautier (T1) s’est quant à elle classée 5e en raison d’un chrono de 1 h 24 min 48 s.

Une prochaine fois

Le parcours paralympique de Marie-Ève Croteau contenait déjà son lot de péripéties avant même qu’elle se rende au Japon cet été.

En 2012, alors qu’elle s’apprêtait à vivre son baptême du feu aux Jeux paralympiques de Londres, la Québécoise a lourdement chuté à l’entraînement un mois avant le début des Jeux. Une sévère commotion cérébrale l’a limitée à une participation à la cérémonie d’ouverture.

Sa préparation en vue des Paralympiques de Rio n’a pas été de tout repos non plus. Elle s’est fait voler ses vélos avant de s’envoler pour le Brésil en plus de connaître quelques problèmes de santé. Elle a finalement conclu au pied du podium à la course sur route.

À lire : Tous les astres sont alignés pour Marie-Ève Croteau

Après la pandémie, Marie-Ève Croteau ne s’est pas découragée pour autant et a mis les bouchées doubles à l’entraînement.

L’année supplémentaire lui a permis d’améliorer sa forme physique, particulièrement dans les montées, afin d’arriver fin prête à Tokyo. Elle a aussi profité du logiciel Fullgaz pour rouler virtuellement sur le parcours de 26,4 kilomètres des Jeux paralympiques. Un outil qui s’est avéré utile avant que Dame Nature vienne changer la donne jeudi.

Avec du recul, Marie-Ève Croteau retient tout de même du positif de sa performance.

« C’est décevant, mais ça fait partie de la game. Ce sont des situations propres aux courses de vélo et je ne peux pas contrôler ça. Au moins, je sais que la forme est bonne et je suis contente d’avoir réussi à me qualifier pour Tokyo », a-t-elle déclaré. Elle fera maintenant tout en son possible pour que sa carrière ne se termine pas ainsi.

« C’est sûr que j’espérais mettre la main sur une médaille. Ça veut juste dire que je vais devoir aller à Paris pour aller la chercher ! J’ai bûché et j’ai travaillé fort pour être ici. On va reprendre l’entraînement et on va être de retour dans trois ans. »

D’ici là, elle passera quelques tests médicaux dès vendredi pour évaluer ses blessures, notamment à son coude droit qui gonfle à vue d’oeil. Elle espère ensuite être en mesure de participer aux Championnats canadiens prévus en septembre à Saint-Georges.

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