17 Fév - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste – Championnats du monde

Trois en trois pour Antoine Gélinas-Beaulieu !

Nouvelle

Montréal, 17 février 2024 (Sportcom) – Un départ groupé comme celui disputé samedi aux Championnats du monde de patinage de vitesse longue piste donne habituellement « des cauchemars » à Antoine Gélinas-Beaulieu. Une course éreintante et imprévisible qui ne l’a pas empêché de devenir vice-champion du monde de cette épreuve à Calgary.

Rapidement en entrevue, le Québécois, maintenant triple médaillé aux mondiaux, a comparé la course à celle qu’il a vécue aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022.

« Je n’avais pas été capable de suivre tellement que c’était difficile physiquement », s’est-il rappelé.

« Aujourd’hui, ça n’a pas été si vite, mais il y a eu beaucoup d’attaques. Ça accélérait, ça ralentissait, puis ça repartait sur deux ou trois tours. Pour moi, c’est le genre de course qui est très difficile. »

La clé du succès au départ groupé se résume souvent à être à la bonne place, au bon moment. Autrement dit, les recettes gagnantes sont nombreuses et varient d’un événement à l’autre. Les athlètes doivent être prêts à réagir, à s’adapter à chaque situation.

Après avoir reçu sa médaille de bronze de la poursuite par équipe vendredi, Gélinas-Beaulieu avait précisé à Sportcom que tout peut arriver durant les 16 tours. Surtout, il s’était dit en excellente forme et en pleine confiance après s’être déjà retrouvé deux fois sur le podium à Calgary.

À lire: Champions du monde, par deux millièmes de seconde !

« Le départ groupé exige de l’endurance et une vitesse de pointe. Je me suis prouvé à moi-même que je suis capable d’être des meilleurs au monde à mes premières épreuves, avait-il souligné. Ce serait mentir si je disais avoir confiance d’un podium, mais je sais que je possède les atouts nécessaires pour y arriver. »

Gélinas-Beaulieu est passé de la parole aux actes samedi.

Il a répondu aux attaques et a évité plusieurs chutes, dont une de son compatriote Jake Weidemann, tout juste devant lui. Le Québécois s’est retrouvé parmi les meneurs avec un tour à faire et son dernier virage l’a placé aux côtés du Belge Bart Swings, champion du monde en titre.

Ils ont étiré leur jambe à l’arrivée et Swings a conservé sa couronne face à un Antoine Gélinas-Beaulieu particulièrement expressif devant les spectateurs canadiens.

Trois centièmes ont séparé les deux patineurs au classement final. Le Suisse Livio Wengen a complété le podium.

« C’est du bonbon ! L’émotion et l’énergie étaient incroyables. J’en donne à la foule, elle m’en redonne. C’est vraiment le fun de partager cette passion-là », a partagé Gélinas-Beaulieu, juste avant d’interrompre sa réponse pour prendre des photos et signer un autographe à une partisane qui était venue à sa rencontre.

« Il y a la médaille, mais le plus beau feeling, c’est de m’être senti en contrôle. Ce n’était pas arrivé aux Jeux olympiques, je n’étais pas en forme. Tout le travail que j’ai fait depuis pour réussir à être dans la game jusqu’au sprint final et me glisser sur le podium, ça montre que j’ai de bonnes cartes et c’est de bon augure. »

« Je n’ai pas eu les meilleurs résultats, mais il y a eu beaucoup d’apprentissages cette saison. J’essayais certaines affaires, j’analysais les courses. J’en tirais des leçons et j’ai été capable de les appliquer. »

– Antoine Gélinas-Beaulieu

Du côté féminin, la Québécoise Valérie Maltais a subi une chute et s’est classée 16e du départ groupé. Épreuve à laquelle elle a remporté trois médailles cette saison en Coupe du monde, en plus de finir en tête du classement général.

La Néerlandaise Irene Schouten a tenté une attaque au début de la course et a chuté dans un virage. Le peloton a alors accéléré pour empêcher la championne olympique de revenir.

De la confusion s’est plutôt installée et Schouten est non seulement parvenue à reprendre la course, mais elle a remporté la médaille d’or. La Canadienne Ivanie Blondin est toujours vice-championne du monde, alors que Marijke Groenewoud, des Pays-Bas, a mérité le bronze.

« C’était vraiment étrange. Irene (Schouten) a attaqué et j’étais prête. J’étais un peu loin, mais je sentais qu’elle allait partir », a raconté Valérie Maltais.

Il restait trois tours à parcourir lorsque l’éventuelle médaillée d’or a coupé la Québécoise et a provoqué sa chute. Maltais a demandé une révision de la séquence et les officiels ont décidé de ne pas disqualifier la patineuse des Pays-Bas.

« J’étais surprise de tomber, je me considère assez solide sur mes lames ! C’est dommage en ce sens, mais ça arrive. Je ne pouvais rien faire de plus. Je suis contente que ça ne vienne pas trop me chercher émotivement, comme le 3000 m », a poursuivi celle qui sera du 5000 m et du 1500 m dimanche.

« Je me sens fatiguée et je réalise que je ne suis pas au sommet de ma forme. Je me sentais vraiment mieux dans les dernières semaines de compétition. Il reste encore une bonne journée et j’ai quand même la tête au bon endroit pour donner tout ce que j’ai. »

Dubreuil à 0,24 seconde d’une médaille

À un certain moment cette saison, Laurent Dubreuil a remis en doute son entraînement aux épreuves de 1000 m. Après deux 18es places et une course effectuée dans le groupe B à l’automne, il s’est questionné à savoir s’il n’allait pas plutôt miser uniquement sur le 500 m.

« Je me trouvais tellement mauvais au 1000 m », a admis Dubreuil, qui a décidé de continuer à travailler la distance.

Les choses ont commencé à se replacer après le congé des fêtes, mais les attentes du Lévisien étaient tout de même basses, voire inexistantes au 1000 m des Championnats du monde.

Il restait encore 18 patineurs à s’exécuter lorsqu’il a inscrit un temps de 1 min 7,04 s, « de loin [sa] meilleure course de l’année. » Dubreuil a compris qu’il avait une chance de médaille et la nervosité n’a fait qu’augmenter par la suite.

« J’avais confiance, mais dans une année où ton résultat moyen est une 18e place, il faut être un peu cinglé pour espérer une médaille. J’étais détendu et j’ai égalé mon meilleur tour à vie. C’est dommage de ne pas être récompensé d’une médaille et terminer quatrième, c’est un peu crève-cœur, mais je n’aurais pas pu faire mieux. »

Médaillé d’or devant Dubreuil la veille, Stolz l’a encore emporté avec panache à Calgary. Une confortable avance de 48 centièmes de seconde sur le Chinois Zhongyan Ning lui a permis de conserver son titre de champion du monde. Le Néerlandais Kjeld Nuis a fini à 75 centièmes du gagnant et a reçu le bronze.

Les Championnats du monde des distances sont terminés pour Laurent Dubreuil, qui se préparera maintenant pour les mondiaux sprint qui auront lieu en mars, en Allemagne.

Vous pourriez aussi aimer...

Nos partenaires