15 Fév - 2024 | par Luc Turgeon

Patinage de vitesse longue piste – Championnats du monde

Champions du monde, par deux millièmes de seconde !

Nouvelle

(Photo: Dave Holland/Speed Skating Canada)

Montréal, 15 février 2024 (Sportcom) – Ils ont eu besoin de « tout leur petit change pour gagner », mais Laurent Dubreuil et Antoine Gélinas-Beaulieu ont réussi à défendre leur titre du sprint par équipe aux Championnats du monde de patinage de vitesse sur longue piste, à Calgary. Le tout, par seulement deux millièmes de seconde.

Les Québécois ont remporté l’or en ouverture des mondiaux comme ils l’avaient fait un an plus tôt en compagnie de Christopher Fiola, lui qui a raté la présente saison en raison d’une blessure. Ils étaient alors devenus les premiers champions du monde canadiens de l’histoire à cette épreuve chez les hommes.

Cette fois, Gélinas-Beaulieu et Dubreuil ont uni leurs forces à celles du Britanno-Colombien Anders Johnson, avec qui ils avaient aisément décroché l’or aux Championnats des quatre continents en janvier, leur unique course de la saison effectuée ensemble.

Johnson a mené la charge jeudi, puis les Canadiens ont pris les devants après le deuxième tour. Quand Gélinas-Beaulieu a étiré son patin à la ligne d’arrivée, il y a eu un léger délai avant que le tableau indicateur confirme qu’ils avaient bel et bien devancé les Néerlandais, en plus d’établir un record du monde de 1 min 17,173 s.

Le troisième relayeur n’a pas caché sa joie sur le moment, encouragé par les partisans canadiens réunis dans les gradins.

« On a connu une superbe course ! Le calibre était exceptionnellement relevé aujourd’hui, a souligné Laurent Dubreuil, en entrevue avec Sportcom. Ç’a aucun sens comment c’était vite ! L’équipe américaine a fini sixième et elle a fait la sixième course la plus rapide de l’histoire ! La marge d’erreur était inexistante », a-t-il ajouté.

D’ailleurs, 23 centièmes de seconde ont séparé la sixième de la première place jeudi. Les Norvégiens ont complété le podium, terminant à 14 centièmes des vainqueurs.

Un des éléments pouvant expliquer toute cette vitesse est la popularité grandissante du départ lancé, que les patineurs canadiens ont adopté durant la saison afin de rivaliser avec leurs adversaires. Antoine Gélinas-Beaulieu a ainsi agrippé la main de Dubreuil pour se propulser à l’entrée du dernier tour.

« C’est comme un champignon dans Mario Kart ! » a illustré Laurent Dubreuil.

« On l’a à peine pratiqué, mais juste de savoir qu’il fallait le faire, notre plan de course était axé là-dessus et ça s’est super bien passé. C’est incroyable la vitesse qu’on peut transmettre ! Je me sens freiné en le faisant et toute la vitesse que je perds, c’est Antoine qui la gagne. »

« Il n’y a pas de facteur chance. Quand on patine ensemble, on est capables de faire de grandes choses. »

– Laurent Dubreuil

L’équipe canadienne du sprint féminin, composée d’Ivanie Blondin, Carolina Hiller et Maddison Pearman, a aussi défendu son titre mondial. Elles ont devancé les Américaines (+0,90 seconde) et les Polonaises (+1,49 seconde) grâce à leur chrono de 1 min 25,14 s.

Laurent Dubreuil se dit au sommet de sa forme pour ces Championnats du monde. Il tentera de remonter sur le podium vendredi à l’occasion du 500 m.

Valérie Maltais déçue de sa 10e place

« Des mauvaises journées, ça arrive. On le dit souvent, mais quand ça arrive, ce n’est jamais facile de l’accepter. »

Médaillée de bronze à ses deux dernières sorties sur 3000 m, Valérie Maltais a pris le 10e rang de cette même distance jeudi pour lancer les mondiaux.

L’athlète de La Baie a combattu un rhume dans les jours qui ont suivi la Coupe du monde de Québec, mais elle se sentait mieux depuis le début de la semaine. Le doute s’étant dissipé, elle a patiné dans la dixième et dernière paire aux côtés de la Néerlandaise Irene Schouten, championne olympique et vice-championne du monde. Cette dernière a connu un excellent départ, comme l’avait prévu la Québécoise.

« Elle est partie encore plus vite que ce à quoi je m’attendais », a spécifié Valérie Maltais.

Maltais n’est pas parvenue à trouver le bon synchronisme durant cette épreuve. Sa technique a écopé et elle a commencé à se dire que ça ne se déroulait pas très bien. Déconcentrée, elle a même évité une chute dans un virage, puis elle a signé un temps de 4 min 6,17 s (+9,07 secondes) pour boucler le top-10.

Irene Schouten a quant à elle filé vers la médaille d’or. Son temps de 3 min 57,10 s lui a permis de vaincre la Canadienne Isabelle Weidemann (+0,91 seconde), qui a obtenu la première médaille individuelle de sa carrière à des mondiaux. La Tchèque Martina Sablikova a mérité le bronze (+1,23 seconde).

« Une des choses que je voulais aujourd’hui, c’était de faire ma course et de m’assurer de suivre mon plan, sans me laisser emporter, sachant que Schouten allait probablement partir vite. Malheureusement, je suis sortie dès le début, a admis Valérie Maltais, déçue de sa prestation. Je n’ai pas bien patiné et je n’ai pas bien exécuté. Je sens que mon approche était bonne, mais j’aurais aimé faire une course où, peu importe le résultat, je serais sortie en me disant que j’ai fait tout ce que je pouvais. Là, c’est une dixième place où tout allait mal. »

La vétérane sait pertinemment qu’elle pourra se reprendre à Calgary et ne veut pas se laisser abattre par cette épreuve.

« Je dois juste laisser la poussière retomber. Ce n’est pas la première fois que j’ai une déception, c’est juste dommage quand ça arrive aux Championnats du monde », a conclu celle qui sera de retour dès vendredi pour y défendre son titre à la poursuite par équipe, accompagnée d’Isabelle Weidemann et d’Ivanie Blondin.

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