20 Avr - 2023 | par Sportcom Services

Judo Canada

L’autodéfense, la clé vers la confiance

Communiqué

Courtoisie

Montréal, 20 avril 2023 – Lorsque Céline Rathé, Geneviève Baron et Nicole Lavoie ont décidé de mettre sur pied une formation d’autodéfense destinée aux femmes, elles s’imaginaient faire la tournée des écoles ou des centres jeunesses de leur région. Les trois membres du Club Judokas Jonquière ont ensuite constaté que leur idée avait une portée beaucoup plus grande, particulièrement chez leurs voisines de la communauté innue de Mashteuiatsh, située sur la rive ouest du Lac St-Jean, au Québec.

Récit d’une belle histoire qui n’a pas fini de s’écrire.

Plus jamais, la peur

Céline Rathé a commencé la pratique du judo à l’âge de 30 ans et est membre du Club Judokas Jonquière depuis 35 ans. Désormais à la retraite, cette ceinture noire deuxième dan avait en tête depuis un moment déjà de démarrer un projet pour aider les femmes à se sentir en sécurité. L’élément déclencheur a été une mauvaise expérience personnelle.

« Je m’étais fait suivre (dans la rue) et j’avais eu peur. Je me suis dit que ce n’était pas vrai que ça continuerait comme ça », s’était-elle promis.

Un premier groupe d’élèves était sur le point d’être formé lorsque la pandémie a frappé. Tout a été mis sur la glace, mais le projet est demeuré vivant. Constatant que Judo Canada offrait des formations en ligne afin de maintenir sa communauté active pendant le confinement, Mme Rathé a contacté la fédération nationale pour lui présenter son idée et elle a été acceptée en octobre 2021.

Nicole Lavoie et Geneviève Baron se sont ensuite jointes à elle. Ce projet de formation d’une dizaine d’heures a depuis été présenté à 57 femmes âgées de 15 à 72 ans, réparties en 9 groupes, dont certains étaient composés de plusieurs mères accompagnées de leurs filles.

Mme Baron a de très bons souvenirs lorsqu’elle a suivi sa formation qui lui avait été offerte par Daniela Krukower. Elle croit même que cela l’a poussée, à son tour, à devenir elle aussi une formatrice.

« Elle était vraiment passionnée et elle nous a tellement bien montré les techniques que ça nous a transmis la passion. Vraiment ! »

Au-delà des techniques d’autodéfense

C’est une participante innue, présente à un de leur atelier, qui a été la porte d’entrée de la formation à Mashteuiatsh. La participante était déjà une adepte des arts martiaux, mais pas du judo : plutôt du taekwondo, et une ceinture noire en plus ! Habituée à donner des coups de pied et des coups de poing, elle voulait apprendre à mieux se défendre au corps-à-corps.

Cette dernière a trouvé la formation si pertinente qu’elle voulait que ses concitoyennes qui ne sont pas des athlètes comme elle aient aussi accès à cette ressource. Le mot s’est rapidement passé dans la communauté et le trio de formatrices est allé à sa rencontre.

Au début des ateliers, Mme Rathé mentionne avoir été sous le choc d’entendre de nombreux témoignages de femmes qui ont été victimes de violence ou qui se sont senties en danger.

« Elles ont partagé leurs expériences. C’était vraiment touchant ! Même si j’ai eu peur quand je me suis fait suivre, ce que ces femmes-là ont vécu, c’est autre chose, a-t-elle confié. On a vraiment l’impression de faire une différence. Ces filles-là étaient contentes de venir apprendre à se défendre. On ne pense pas que ça peut arriver si proche de nous. »

Mme Rathé a à ce point été ébranlée par les témoignages des participantes qu’elle s’est questionnée si elle était réellement en mesure de leur venir en aide. Ce doute s’est rapidement dissipé lorsqu’une membre du groupe a déclaré qu’elle avait été marcher près de sa résidence, chose qu’elle n’osait plus faire parce qu’elle était trop craintive.

« J’ai fait tout ce que vous m’avez dit : j’ai gardé la tête haute, j’ai respiré et j’ai marché. Je ne peux pas croire que je vais recommencer à marcher dans mon quartier ! » avait raconté cette participante.

C’est à ce moment que la formatrice a compris qu’elle ne transmettait pas seulement des techniques de prise ou d’immobilisation.

« Les outils qu’on leur offre leur donnent aussi de la confiance. […] C’est une libération de sentir que leur corps leur appartient et qu’elles sont capables de se défendre. »

Geneviève Baron a elle aussi été en mesure de constater que la formation d’autodéfense constitue un outil de prise en main.

« Je me souviens d’une élève qui était timide et qui ne voulait pas faire les exercices avec les autres. Elle était vraiment craintive et à la fin du cours, elle faisait tout et elle était beaucoup plus ouverte. C’est tellement valorisant et plaisant, ça n’a pas de bon sens ! » a-t-elle exprimé avec enthousiasme.

Certaines de ces femmes occupent des postes de préposée aux bénéficiaires ou d’employée de banque. Des métiers dans lesquelles elles ont été confrontées à des épisodes de violence dans le cadre de leur travail.

Céline Rathé est d’ailleurs très bien placée pour comprendre cette réalité.

« J’ai travaillé dans un milieu où cette formation aurait été utile, car j’étais vérificatrice fiscale », a lancé la retraitée en riant. « Des coups de poing sur la table et se faire sacrer après, ce n’est pas arrivé juste une fois ! »

L’an prochain, les jeunes athlètes du Club Judokas Jonquière verront peut-être moins souvent leur professeure Céline étant donné que la formation d’autodéfense a le vent en poupe.

« Il y a de la demande et ça semble être un gros besoin pour elles. »

Les organisatrices ont hâte à suivre le deuxième volet de la formation de Judo Canada pour ensuite, à leur tour, transmettre leur savoir, car les élèves de la deuxième cohorte sont elles aussi impatientes.

« Je lance un petit message à Judo Canada : nous sommes prêtes ! », a conclu Geneviève Baron en riant.

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Informations :

Patrick Esparbès
Directeur général adjoint
Judo Canada
(514) 668-6279
p.esparbes@judocanada.org

Judo Canada

Self-Defence: The Key to Confidence

Montréal, April 20, 2023 – When Céline Rathé, Geneviève Baron and Nicole Lavoie decided to offer a self-defence program to women, they expected to make the rounds of the schools and youth centres in their region. However, the three members of the Club Judokas Jonquière quickly realized that their idea had much wider appeal, particularly in the neighbouring Innu community of Mashteuiatsh, which is located on the western shore of Lac Saint-Jean in Quebec.

It makes for a beautiful, continuing story.

No more fear

Céline Rathé began practising judo at the age of 30, and she has been a member of the Club Judokas Jonquière for 35 years. The second dan black belt, who is now retired, had been considering launching a project to help women feel safe for quite some time. The catalyst was an unpleasant personal experience.

“I was followed (in the street) and it scared me. I told myself there was no way I was going to let that continue,” she said.

The first cohort of students was just about to begin training when the pandemic hit. Although the project was put on hold, it remained very much alive. And when Rathé saw that Judo Canada was offering online training classes to keep the judo community active during the lockdown, she contacted the national federation with her idea, and it was accepted in October 2021.

Nicole Lavoie and Geneviève Baron soon joined her. Since then, the ten-hour course has been delivered to 57 women between the ages of 15 and 72, divided into nine groups, some of which were comprised of several mother-daughter duos.

Baron has fond memories of her own self-defence course, which was given by Daniela Krukower. She believes it inspired her to become a trainer herself.

“She was so passionate about it, and in showing us the techniques so well, she transmitted her passion to us. Really!” 

Beyond self-defence

It was the presence of an Innu participant in one of the workshops that led to the course being offered in Mashteuiatsh. The participant was already a martial arts expert, but not in judo. She was a black belt in Taekwondo! Given her background, she was proficient in punching and kicking, but she wished to improve her defensive infighting techniques.

She found the self-defence course so useful that she hoped it would become available to her fellow citizens who, unlike her, were not athletes. Word spread quickly throughout the community, and the three trainers soon found themselves on-site.

At the beginning of the workshops, Rathé was shocked to hear numerous personal stories from women who had been abused or felt unsafe.

“They shared their experiences with me. It was very touching. Although I had been scared when I was followed, it was nothing compared to what these women have gone through,” she explained. “I really felt like I was making a difference. Those women were truly happy to learn to defend themselves. You never think it could happen to someone that close to you.” 

Rathé was so shaken by what she had heard that she began to wonder whether she was truly in a position to help. However, her doubts were quickly dispelled when a member of the group told her she had gone for a walk near her home, something she had become afraid to do.

“I did what you told me to. I kept my head high, I breathed, and I walked. I can’t believe I’m going to start going for walks in my neighbourhood again!” said the participant.

That was when Rathé realized she was not just imparting grip and hold techniques.

“The tools we give them also help build their self-confidence. […] It’s liberating for them to feel like their bodies belong to them and that they can defend themselves.” 

Baron also noticed the empowering aspects of the self-defence course.

“I remember one student who was very shy and who didn’t want to do the exercises with the others. She was really fearful, but by the end of the course, she was doing everything, and she was much more open. It’s hard to explain just how rewarding and satisfying that was!” she explained enthusiastically.

Some of the women work as orderlies or bank clerks and have been exposed to violence at work.

It’s a reality Rathé understands well.

“I used to work in a field where this type of training would have come in very handy. I was a tax auditor,” she said, laughing. “It was not uncommon for people to punch the table or swear at me!” 

Next year, the young members of the Club Judokas Jonquière may see a little less of their teacher Céline, as the demand for self-defence training is on the rise.

“The demand is there. The need seems to be really great.” 

The organizers are looking forward to taking part two of the Judo Canada training, so that they may in turn pass on their knowledge. The students in the second cohort are also getting antsy!

“Message to Judo Canada: We’re ready!” concluded Baron with a chuckle.

-30-

Written by Sportcom for Judo Canada

For more information:
Patrick Esparbès
Chief Operating Officer
Judo Canada

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